Le mal

Ses yeux azurs le transperçaient avec une telle force qu'il était convaincu qu'elle parvenait à lire dans son âme. Une âme embrumée, confuse. Une âme qui aspirait à des regrets sans jamais qu'ils lui parvenaient.

Oh ! Elle paraissait prodigieusement belle sous cette lueur à demie morte. Sa chevelure dorée lui fouettait les joues tandis que ses larmes écorchaient son visage blafard. Ses mains, relâchées, sans vie retombaient le long de son frêle petit corps vidé de toute énergie.

Il s'en voulait ! Comment en être autrement ? Il restait inexorablement la cause de tous et tant de ses malheurs. Fixant son regard à elle, il n'apercevait qu'un vide, un fossé, un néant. Non, plus que cela encore ! Une douleur vertigineuse. Une blessure à jamais ouverte. Un feu ardent et dévorant.

Il aurait mille fois préféré la glorieuse cicatrice à la plaie béante.